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YouTube interdit ? La Russie part en guerre contre Google !

Après le blocage du compte allemand de sa chaîne « Russia Today », le gouvernement russe pourrait tout simplement bloquer « YouTube » sur son territoire en représailles.

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En 2021, les guerres se font toujours avec pertes et fracas dans de nombreux pays bien loin des nôtres et l’homme ne semble pas vraiment décidé à arrêter de se taper dessus comme il le fait depuis des millénaires. Pourtant, à l’heure de l’Internet roi, une autre sorte de conflit émerge et prend un peu plus d’ampleur de jour en jour : la guerre de l’information ! Quand vous pouvez toucher des millions de personnes à travers le monde en une seconde, pourquoi s’en priver. Surtout quand vous pouvez partager tout et n’importe quoi, mais surtout n’importe quoi.

Le problème étant aujourd’hui de savoir comment juger là où commence le n’importe quoi, avec des conséquences parfois cataclysmiques pour certains médias, comme a pu en être témoin Russia Today.

Carton rouge !

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Quand Donald Trump annonce que boire de l’eau de javel soigne le COVID, on n’a pas vraiment besoin d’une analyse par 125 scientifiques pour vite comprendre que cette information est fausse et dangereuse si elle se répand. Mais alors que l’épidémie continue presque deux ans après son apparition, le sujet fait toujours les gros titres. Il y a quelques jours, la branche allemande de Russia Today se voyait suspendue de YouTube pendant une semaine pour avoir partagé une vidéo jugée en violation avec la politique de désinformation concernant la maladie. Le média d’état russe tentait alors une pirouette en continuant de partager son travail sur un deuxième compte. Démasquée, il s’est vu prendre un carton rouge et son compte germanique a été banni et effacé de la plateforme de vidéos.

Œil pour œil…

Les réactions ne se sont pas faites attendre du côté russe. Roskomnadzor, l’agence qui chapeaute les médias de masse, a sommé Google de lever les restrictions, allant même jusqu’à menacer la compagnie américaine de bloquer l’accès à YouTube dans le pays de Sharapova si rien n’était fait en ce sens. Allant même plus loin dans l’invective, Margarita Simonyan, la rédactrice en chef de Russia Today, a pointé du doigt le gouvernement allemand qui serait, selon elle, responsable de ce bannissement. « Ceci est une véritable guerre de medias déclarée par l’État allemand à l’État russe. » a-t-elle déclaré sur Twitter. Dans un souci d’équité dans la sévérité des mesures, Simonyan a donc demandé aux autorités compétentes de son pays de bannir à leur tour les médias allemands en Russie. Et sa voix semble avoir été entendue si l’on se réfère à un communiqué de Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères :

Compte tenu de la nature de l’incident, qui s’inscrit pleinement dans la logique de la guerre de l’information déclenchée contre la Russie, prendre des mesures symétriques de rétorsion contre les médias allemands en Russie semblerait non seulement approprié, mais aussi nécessaire.

À noter que, de son côté, le gouvernement allemand nie en bloc avoir eu une quelconque influence sur la décision prise par YouTube de bannir le compte de Russia Today.

Si l’on peut comprendre qu’il est important de réguler un tant soit peu les informations partagées en masse sur les réseaux sociaux et sur les services de vidéos comme YouTube, le manque de transparence concernant « Ceux qui décident de la vérité » est problématique. Sachant que les bannissements peuvent arriver en un clin d’œil et donc, parfois, ressembler à une certaine sorte de censure plus qu’à de la régulation. Ici repose le vrai débat concernant ces entreprises à l’influence incroyable capable de faire tomber des empires en un seul clic. « Qui surveille ceux qui surveillent ? » Alan Moore posait la question dans le roman graphique Watchmen il y a 35 ans.

Le temps est venu d’y répondre.

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