Après plusieurs années de projets de numérisation de la carte vitale, le gouvernement a concrétisé l’idée par un décret publié le 28 décembre 2022. Le texte acte le déploiement du concept à l’échelle nationale à compter de 2023, après des tests territoriaux menés l’an passé auprès de 8 caisses régionales de l’assurance maladie : Alpes-Maritimes, Bas-Rhin, Loire-Atlantique, Sarthe, Puy-de-Dôme, Seine-Maritime et Saône-et-Loire.
“L’appli carte Vitale a pour objectif de fluidifier les relations entre professionnels de santé et assurés”
Communiqué AMELI
Qu’est-ce que la carte vitale numérique ?
Le déploiement se fera donc cette année grâce à une application Carte Vitale pour smartphone. Cette application comportera un ensemble d’outils pour faciliter la liaison avec les services de l’Assurance Maladie :
- Accès à la facturation SESAM Vitale
- Accès aux téléservices de l’AMO (Assurance Maladie Obligatoire)
- Délégation temporaire de son usage à un proche
Simplifier par le numérique
Le premier objectif de cette numérisation est de simplifier l’usage de la Carte Vitale, notamment en minimisant le risque d’oubli. Pour utiliser cette version dématérialisée, les usagers auront deux options pour la lire : via un QR code au sein de l’application ou au travers d’un réceptacle NFC.
Concrètement, vous n’aurez qu’à montrer un QR Code affiché dans l’application Carte Vitale. Le professionnel de santé pourra alors le scanner via son smartphone, ou une douchette. https://t.co/A8whyw3kHB
Annonce— GRZ (@GuillaumeRozier) January 9, 2023
Selon les informations communiquées par les pouvoirs publics, la Carte Vitale numérique représente aussi des avantages en termes de sécurité des feuilles de soins grâce à l’accès automatique à l’ADRI (Acquisition des Droits Intégrée). Elle doit mener à une centralisation des données INS (Identité Nationale de Santé) ainsi que, bientôt, des informations liées aux mutuelles. Pour l’Assurance Maladie, il s’agit de points forts pour la sécurité des données.
Des risques de piratage ?
Pour garantir la sécurité de l’application, une authentification à double facteur sera de la partie, ainsi qu’une sécurisation des données équivalente à celle de la version physique. Si dans l’idée, cette modernisation est la bienvenue, dans les faits, elle risque de se heurter à de nombreuses réalités.
Du risque de piratage accru sur smartphone à l’augmentation du trafic de données de santé en dehors des canaux traditionnels de la carte vitale, les dangers sont nombreux avec cette nouvelle application. L’Assurance Maladie tient à tempérer, peu de données personnelles seront stockées sur l’application : votre numéro INS ainsi que votre nom, prénom, date et lieu de naissance ainsi que votre genre.
Affaire à suivre donc pour cette transformation de la Carte Vitale ! Rappelons toutefois que l’usage de cette version numérique ne sera pas obligatoire. Le champ restera donc ouvert aux oublis, mais aussi aux diverses fraudes à la Sécurité Sociale. Rendez-vous dans un an pour constater les premières conclusions de cette généralisation.
