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Tinder : l’appli manipule les rencontres

Judith Duportail, journaliste et auteure française, dévoile dans un livre coup de poing les dérives de Tinder. Après un an d’enquête, le constat est clair : l’application fausse tous les rapports entre les utilisateurs.

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Même en étant hermétique aux applis de rencontres, impossible de ne pas avoir entendu parler de la déferlante Tinder. Lancée en France en 2013, cette application s’est vite imposée comme une référence incontournable. Le principe est très simple : des critères de préférences à renseigner (sexe, âge, taille, etc.) et un « périmètre de rencontres » via la géolocalisation. Ceci fait, vous accédez ensuite à des centaines de candidat(e)s potentiels. Une personne vous plaît ? Likez la personne. L’intérêt est réciproque ? Vous obtenez un match et pouvez entamer la conversation.

Sauf qu’en réalité, Tinder vous propose des profils selon de nombreux, très nombreux critères. Dont certains assez dégoûtants, voire discriminatoires.

Ce qu’il se cache derrière le match

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Judith Duportail

est l’auteure du livre « L’amour sous algorithme ». Dans cet ouvrage, la journaliste française raconte une quête très personnelle sur le fonctionnement de cette application de rencontre, sur ses rapports avec les hommes et l’amour. Et au delà de ce questionnement, Duportail livre une enquête terrifiante sur les dérives de Tinder.

En 2016, la jeune femme de 32 ans tombe sur un article de Fast Company, site américain dédié au lifestyle. Selon le rédacteur, Tinder utiliserait un système de score de désirabilité, ou Elo score, pour classer les profils. Une méthode de classification tenue secrète jusqu’alors.

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Dans une interview donnée pour l’Express, Judith Duportail explique brièvement le principe du Elo score :

« C’est une cote, un système de classement qui évolue en permanence. Quand tu matchais un profil très coté, tu gagnais plus de points et inversement. Cette note servait à matcher avec des gens de votre ligue, qui ont des niveaux d’attractivités égaux : un beau avec un beau, un moyen avec un moyen, et un moche avec un moche ».

Au cours de son enquête, et grâce à la loi européenne sur la protection des données, Duportail a exigé de Tinder l’intégralité des informations que possède l’appli à son sujet. Requête exaucée. Le résultat, un dossier en PDF de 802 pages : nom, âge, date de création du compte, de sa dernière connexion, son genre, le type d’homme qui l’intéresse, ses likes Facebook (Tinder est propriété du réseau social), ses photos Instagram, et l’intégralité de ses matchs et conversations.

« J’étais persuadé d’avoir parlé avec 50 hommes. Finalement, ils étaient 800 ». Judith Duportail, pour l’Express.

Donne ton Tinder, je te dirais ton QI

Autre révélation, la journaliste dévoile l’existence d’un brevet de l’algorithme Tinder un peu particulier. Il permettrait de déterminer l’intelligence des utilisateurs, selon plusieurs critères : attractivité physique, nombres de mots dans nos messages, vitesse d’écriture, niveau d’étude, nombres de fautes d’orthographe ou encore montant des revenus. Toutes ces informations sont glanées et utilisées pour favoriser les meilleurs matchs.

Après la publication du livre de Judith Duportail, la maison mère de Tinder Match Group a réagi en clamant que l’auteure se base « sur une interprétation fallacieuse » du dit brevet mis en cause.

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