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Telegram : quand Poutine se prend les pieds dans le tapis

Pas facile de faire tomber une messagerie chiffrée et partiellement décentralisée comme Telegram. Vladimir Poutine, qui a pourtant annexé la Crimée en 2 semaines (un territoire grand comme 3 fois la Corse) est en train se se frotter à la guerre 2.0.

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Non seulement la messagerie Telegram est toujours debout (grâce à des clients parallèles comme Telegram X), mais le régime s’attire aussi les foudres des sociétés qui partagent leurs serveurs avec la partie centralisée de la messagerie (et donc pas forcement les plus «dissidents»). Pas évident en effet de boucler des plages entières d’IP sans «dommages collatéraux». Certains services de Google, mais aussi Amazon ou YouTube se sont retrouvés bloqués en Russie. Mais le pire vient du blocage involontaire de RKM, le service de régulation russe d’Internet à l’origine du blocage ! En russe on dit «se lier les mains et les jambes» à la place de «se tirer une balle dans le pied», mais vous voyez le topo… Effet « Barbara Streisand » oblige, Telegram gagne en popularité au pays des ours buveurs de vodka (comment ça, c’est un cliché ?) Les téléchargements depuis la plate-forme Android ont doublé depuis mi-avril et le trafic sur la version Web a augmenté de 31%.

Mais que demande le Kremlin au final ? Les clés de chiffrement pour accéder aux données des utilisateurs. Or, Telegram est 100 % décentralisé lorsqu’il s’agit de canaux chiffrés. En résumé, Poutine veut les clés de la maison, mais personne ne les a ! Cela nous met un peu de baume au cœur : il n’y a pas qu’en France que les dirigeants sont complètement dépassé par la technologie ! Dernière carte à jouer pour la Russie : un blocage généralisé comme on peut le voir en Chine. Sauf qu’en Chine, les Internautes sont habitués à passer par des applis/sites/services complètement à la botte de Pékin. On ne devient pas dictateur 2.0 sur un coup de tête !

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