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« Stratégie de l’emmerdement » : MongoDB va supprimer les données de ses clients russes

La société américaine MongoDB, spécialisée dans les systèmes de base de données « NoSQL », va tout simplement effacer les données de ses clients russes et biélorusses. Ces sanctions contre la Russie sont non seulement devenues absurdes, mais elles vont créer un précédent qui laissera des traces…

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MongoDB propose des solutions de base de données dans le « cloud ». Utilisée par de grosses compagnies comme eBay, Adobe, Toyota, mais aussi des tas de startup et de PME, société américaine vient d’envoyer une étrange missive à ses clients russes et biélorusses. Dans la foulée des sanctions prises contre ces pays, MongoDB va tout simplement effacer les comptes de ces ressortissants, mais aussi effacer leurs données ! Le message prévient : « si vous avez des données cruciales, nous vous conseillons de faire une sauvegarde avant qu’elles ne soient inaccessibles de manière permanente ». Merci, on n’y aurait pas pensé.

Aujourd’hui la Russie, demain la France ?

Car on ne parle pas d’une suspension du compte client, mais bien d’un effacement des données. Pas de délai non plus annoncé dans le lapidaire message. Un éventuel remboursement n’est pas évoqué non plus. Nous comprenons la logique « emmerder le plus possible le peuple pour qu’il se retourne contre son dirigeant », mais là il s’agit clairement d’une mesure honteuse en plus d’être quasi inutile. Certains vont sans doute se réjouir de cette situation, mais elle crée un précédent sans commun. En France les particuliers utilisent souvent des clouds ou des services en ligne américains ou plus globalement étrangers. Que se passerait-il si nous devions nous fâcher avec la Chine ou les USA ? Saviez-vous que AXA et Air France sont clients chez MongoDB ? Et qu’en est-il des institutions françaises qui font confiance à Microsoft ou à d’autres sociétés étrangères pour leurs logiciels, leurs services en ligne plutôt que de privilégier des solutions souveraines ?

Le « coup de pute » de MongoDB devrait nous faire réfléchir sur notre rapport avec les solutions « cloud » hébergées hors de France et plus généralement sur notre souveraineté numérique.

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