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Photo sur smartphone : décryptage et astuces – Partie 2

Dans la première partie de notre article sur les astuces que vous pouvez utiliser en photographie avec un smartphone, nous avons vu les bases avec la balance des blancs, l’obturation, les ISO et l’ouverture. Dans cette seconde partie, nous allons aller un peu plus loin avec des notions un peu plus poussées comme le HDR, le mode Nuit (ou Nocturne), les types de zoom, le pixel binning et la grande mode du moment : les ultra grand-angles…

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Le HDR est une fonctionnalité qui est maintenant présente sur presque tous les appareils, même les entrées de gamme. HDR est l’acronyme de High Dynamic Range ou «image grande gamme dynamique» dans la langue de Morandini. Cette technique permet de modifier une photo pour accroître l’écart d’intensité lumineuse entre les endroits les plus sombres et les endroits les plus clairs. Pour obtenir un cliché HDR, un photographe utilisera au moins 3 photos différentes : une sous-exposée, une surexposée et une avec une exposition normale. Avec un logiciel, on récupérera les informations numériques des 3 photos pour en faire une et le résultat est souvent bluffant surtout si vous utilisez le mode RAW (une empreinte numérique du cliché, très lourde et équivalente à un négatif argentique).

Sur les smartphones, cette option HDR que vous pouvez activer, désactiver ou mettre en mode Auto «triche» un peu, en particulier sur les entrées de gamme puisque la gamme dynamique est ajustée à partir d’un seul cliché qui aura été traité auparavant. Et lorsque l’appareil ne triche pas, il ne faut pas bouger du tout, car on prend le risque d’avoir des mauvaises photo avec une sorte de flou pas très artistique. Reste que le mode HDR peut être surprenant en faisant ressortir certaines couleurs ou en magnifiant les couchers de soleil. Pour voir si votre mode HDR améliore ou pas vos clichés, faites des essais et multipliez les prises de vues : les résultats varient beaucoup d’un appareil à un autre.

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Avec un reflex et un ordinateur on peut produire des clichés spectaculaires comme celui avec la piscine, mais sur smartphone, pas ou peu de réglages possibles avec le HDR : les fabricants privilégient le naturel des clichés. Celui avec l’église a été pris avec un OnePlus 6.

Le mode Nuit ou Nocturne

Pourquoi nous vous parlons du mode HDR pour commencer ? Parce que cette technologie est à l’origine d’une révolution sur nos mobiles : le mode Nuit ou Nocturne. Il s’agit en fait d’une fonctionnalité présente sur les appareils un peu plus chers comme les Huawei Mate 20 Pro, Pixel 3, OnePlus 6 (et 6T), Xiaomi Mi 8, Mi 9, etc. Chaque marque a sa petite formule. Par exemple le Samsung Galaxy S10 va capturer une dizaine d’images en rafale pour atténuer le bruit numérique dans certaines zones tandis que sur le Nokia 9 PureView, on va prendre 4 clichés en même temps pour éviter le flou. Pour les Huawei (entre autres), il s’agit d’ouvrir l’obturateur et de faire rentrer le maximum de lumière dans le capteur et de compter sur la stabilisation optique pour ne pas provoquer trop de flou de bouger.

Quel que soit le système, ce mode Nuit a des avantages et des inconvénients. D’un côté il permet de capturer des scènes fixes magnifiques en conditions lumineuses très difficiles, mais il déforme aussi la réalité en changeant de manière artificielle la luminosité ambiante. Un peu comme le lissage des visages opéré par les intelligences artificielles, il y a des utilisateurs qui aiment et d’autres qui déteste. Si vous avez de mauvais résultats avec le mode Nuit, posez votre appareil sur une tranche et/ou utilisez le retardateur pour une stabilisation optimale.

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Les modes Nuit des smartphones interprètent de manière différente la lumière. Ces photos prises au même moment sont issues d’un Pixel 3 XL et d’un Huawei P30…

Le «zoom»

En ce qui concerne le zoom, les smartphones ont souvent fait figure de parents pauvres. Il faut dire qu’il n’est pas facile de faire rentrer une optique recherchée dans un smartphone d’un centimètre d’épaisseur ! Le zoom numérique n’est qu’une rustine qui consiste a agrandir l’image comme on le ferait avec le bouton + d’un logiciel : bonjour la pixélisation ! La solution trouvée par les constructeurs a été de multiplier les capteurs au dos avec des focales fixes. Pour zoomer, on passe du capteur principal (généralement autour de 26 mm en équivalent argentique) au capteur «zoom» qui offre souvent une focale proche du 50 mm. Pour ne pas commettre d’impair avec le zoom, regardez la fiche technique votre appareil pour voir si vous disposez d’un zoom optique. Si vous n’avez pas de stabilisation optique ou numérique : évitez de bouger, utilisez un trépied ou posez l’appareil.

Aucune perte de qualité ou de pixélisation avec le zoom du Samsung Galaxy S10..

Taille des photosites et pixel binning

On entend beaucoup parler de la taille des photosites depuis l’année dernière. Un photosite est un élément du capteur photo qui sert à capter la lumière. Il correspond à un pixel de l’image. Plus les photosites sont grands et plus de lumière entrera dans le capteur : le cliché sera alors moins sensible au bruit numérique. Le problème c’est qu’avec une taille de capteur donnée, plus ces photosites seront grands plus la résolution sera faible. Il faut donc trouver un équilibre, mais les fabricants de rivalisent d’ingéniosité pour contenter la chèvre et le chou. Dernièrement Sony a mis au point un capteur 48 mégapixels qui se transforme en 12 mégapixels avec la technique du «pixel binning». Mais pourquoi réduire la résolution ? Tout simplement pour grouper par 4 les photosites (4×12=42) et faire rentrer 4 fois plus de lumière si les conditions lumineuses sont difficiles. Ce module Sony IMX586 qui propose un capteur 1/2 pouce avec des photosites de 1,6µm équipe les Honor View 20 ou le Xiaomi Mi 9 par exemple.

La différence n’est pas flagrance sur cette photo de jour en intérieur, mais la première a été prise avec le pixel binning en 12 MP tandis que l’autre plus sombre utilise la pleine résolution du capteur de Sony.

Les ultra grand-angles

La grande mode du moment ce sont les objectifs ultra grand-angles comme on en trouve sur le Galaxy S10, le Xiaomi Mi 9 ou le Huawei P30 Pro. Ici la focale est de 12 mm à 16 mm. Comme son nom l’indique, ce module permet de prendre des plans extralarges avec un angle de vue de plus de 110°. Les photographes le savent bien, ce type de focale est très pratique dans un espace confiné, mais cela déforme les perspectives. Encore une fois, cela peut avoir un intérêt artistique… Le Xiaomi Mi 9 propose une correction de cette déformation dans son mode AI. Ce n’est pas miraculeux, mais ça fonctionne. Les ultra grand-angles ne doivent pas être un critère déterminant au moment de choisir votre appareil, mais c’est un gadget qui peut servir.

Sur l’ultra grand-angle on décèle des déformations : les voitures allongées, la colonne Morris pas droite, etc. Un gadget sympa quand même…

L’histogramme

L’histogramme est un graphique qui permet de régler en temps réel l’exposition. On en trouve sur les appareils photo reflex, mais certains smartphones en sont aussi pourvu comme le OnePlus 6 ou de 6T. Il faudra aller le chercher dans le mode Pro (comme le RAW d’ailleurs). Le fonctionnement demandera un peu de pratique. L’histogramme se lit de gauche à droite. La gauche concerne les tons foncés et la droite les tons clairs. L’axe des Y représente le nombre de pixels concernés. Si vous voyez un ou des pics à gauche c’est que la photo est sous-exposée et s’ils sont à droite, le cliché est surexposé. Attention, car si les pics sont centrés, l’image n’est pas forcement top : elle manquera sans doute de contraste (mais c’est peut-être l’effet recherché ?). De nuit, vous aurez aussi forcément plus de tons noirs. L’histogramme peut être pratique pour comparer des clichés ou pour les perfectionnistes, mais il n’est pas indispensable puisque sur smartphone on voit la plupart du temps directement à travers l’écran ce que l’on va obtenir…

histo

Ici l’histogramme se trouve en haut de l’interface

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