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Opinions, déplacements, santé… Le fichage policier en roue libre : protégez-vous !

L’année 2021 a bien commencé pour nos libertés puisque le 4 janvier dernier, le Conseil d’État a confirmé 3 décrets permettant aux policiers et gendarmes de ficher les opinions politiques, les appartenances syndicales, des données médicales et des convictions philosophiques et religieuses. Tout ça au nom de la sécurité de l’État bien sûr…

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Cela pourrait ressembler à la validation d’une loi à Singapour, à Haïti ou au Soudan, mais il s’agit bien de la France : le pays des Droits de l’Homme et du Citoyen. La plus haute juridiction administrative qui a été saisie en référé par plusieurs syndicats (CGT, FO, Syndicat de la magistrature, Syndicat des avocats de France, etc.) a donc tranché. Alors que les précédents textes se cantonnaient à recenser des “activités”, les forces de l’ordre pourront donc ajouter des petits extras dans 3 fichiers : la PASP (Prévention des Atteintes à la Sécurité Publique), la GIPASP (Gestion de l’Information et Prévention des Atteintes à la Sécurité Publique) et l’EASP (Enquêtes Administratives liées à la Sécurité Publique).

Cela représente pas loin de 350 000 personnes, mais ce chiffre devrait bientôt augmenter puisqu’on pourra ajouter des personnes soupçonnées de porter « atteinte à l’intégrité du territoire ». C’est là où est le problème : cette notion est un peu trop abstraite. Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce qu’un gilet jaune porte atteinte à l’intégrité du territoire ? Même Dédé qui prépare les merguez pour tout le rond-point ? On ne sait pas et cela peut bien sûr être interprété de différentes manières.

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Reste que pourront désormais être fichées « les opinions politiques » et les « convictions philosophiques et religieuses » (et non plus seulement les « activités » politiques ou religieuses). Les « personnes morales » (associations notamment) pourront figurer dans ces fichiers, mais aussi les « données de santé révélant une dangerosité particulière », les « données […] relatives aux troubles psychologiques ou psychiatriques », les « comportements et habitudes de vie », les « déplacements », les « pratiques sportives » ou encore les « activités sur les réseaux sociaux ». Tout un programme !

Entre un couvre-feu difficilement justifiable, une loi relative à la sécurité globale très décriée et les dérives de certains policiers, la pilule est difficile à avaler pour les défenseurs des libertés.

Dormez braves gens !

Mais rassurez-vous, le Conseil d’État a estimé que cela ne porte pas une « atteinte disproportionnée à la liberté d’opinion ». Ouf. Et puis Gerald Darmanin nous l’a promis : il ne s’agit pas d’un premier pas vers une surveillance de masse ou de la création d’un « délit d’opinion ». Non non, on peut lui faire confiance, car chacun sait qu’il a toujours été très droit et qu’il ne ment jamais.

darmanin
« Mais enfin, vous allez me croire, nom d’une pipe ? »
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Pour Dédé, les gilets jaunes, les bonnets rouges, ceux qui traversent en dehors des clous et puis l’auteur de cet article aussi (parce que bon, maintenant il est dans la boucle hein…) il existe certaines petites précautions à prendre comme de laisser tomber les conversations sur WhatsApp (qui est devenu une vaste entreprise de collecte de données) et opter pour Signal ou Telegram.

On pourra aussi vous conseiller de passer par un VPN pour votre connexion Internet (mobile et ordinateur). Le choix est vaste, comme vous pourrez le vérifier sur notre page dédiée aux VPN, mais notre préférence va en ce moment à CyberGhost, très complet, européen, et en promo à 2 €/mois.

Sources :
Le Parisien
Le Monde

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