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Messages racistes de policiers : Facebook peut-il vraiment censurer des groupes privés ?

Le site d’investigation StreetPress a récemment révélé l’existence de deux groupes Facebook sur lesquels des policiers français échangent de nombreuses insultes et messages racistes. Le réseau social vient enfin de réagir sur le sujet.

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En début de semaine dernière, le site d’investigation StreetPress a mis en lumière deux groupes de conversations appelés « TN Rabiot Police Officiel » et « FDO 22 unis ». Sur ces espaces d’échanges privés, des policiers français ont publié quotidiennement des insultes et des messages à caractère raciste et xénophobe. 

Après ces révélations, une enquête préliminaire a été ouverte pour « provocation publique à la haine raciale » et « injure publique à caractère raciste ». Mais si StreetPress a effectué un excellent travail journalistique, Facebook a-t-il de son côté agi pour censurer ces messages ? À cette question, le réseau social a répondu à nos confrères du site ZDnet :

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« Nous avons retiré plusieurs contenus dans ces groupes, car ils ne respectaient pas nos règles et nous sommes reconnaissants envers ceux qui les ont portés à notre attention. Nous répondrons aux demandes d’information des autorités françaises, en conformité avec nos procédures de coopération ». 

Facebook face aux groupes privés

Facebook affirme donc être intervenu, mais ne précise pas quand. Impossible de savoir si la médiatisation de ces deux groupes a poussé le réseau social à agir. L’un des problèmes majeurs de la plateforme reste que les modérateurs travaillent en grande majorité sur du contenu signalé par d’autres utilisateurs. 

En d’autres termes, un groupe privé qui abrite des utilisateurs qui partagent les mêmes opinions, aussi discutables soient-elles, ne sera jamais examiné par les « modo » de Facebook. Sur ce point, le réseau social se veut rassurant : « Pour faire appliquer ces politiques dans les groupes privés, nous combinons à la fois les signalements des utilisateurs, des administrateurs de groupe ainsi que des moyens technologiques ». 

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Crédits : StreetPress
Un « florilège » des commentaires racistes et injurieux publiés sur ces deux groupes

L’IA, un outil redoutable

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Depuis plusieurs années, l’entreprise de Mark Zuckerberg a régulièrement recours à l’intelligence artificielle. Depuis mai 2020, Facebook utilise une IA pour traquer les faux comptes et les arnaques. C’est également une IA qui est chargée de détecter les contenus nuisibles. Selon la compagnie californienne, l’efficacité de cette dernière a nettement augmenté :

« Entre janvier et mars, plus de 88% des 9,8 millions de discours haineux ont été détectés de manière proactive par notre technologie, contre 68% à la même période l’année dernière », précise le réseau social. Après les révélations de StreetPress, Facebook va-t-il supprimer les deux groupes de policiers français ?

Facebook va-t-il supprimer les deux groupes ?

Sur ce point, Facebook tient à rappeler que la suppression d’un groupe est une question complexe. Le réseau social ne souhaite pas condamner un groupe qui ne comporterait que quelques brebis galeuses. Avant de prendre une décision, Facebook s’attarde sur plusieurs points :

  • Les thèmes abordés dans le groupe
  • Si le nom ou la description du groupe appellent à la haine raciale
  • Si les publications qui violent les règles sont récurrentes

« Si le groupe ne franchit pas cette ligne, il restera en place, mais nous continuerons à supprimer les publications individuelles », conclut le réseau social.

Source : ZDNet

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