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Harcèlement sexuel sur Facebook : les célébrités privilégiées ?

« Facebook » continue son entreprise de réhabilitation et veut renforcer la protection contre le harcèlement des personnalités publiques. Choix nécessaire ou plantage de cible ? On décrypte.

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Dire que Facebook est dernièrement dans la tourmente est un doux euphémisme. Il y a quelques semaines, Frances Haugen, une ancienne employée, divulguait des informations internes qui accusaient la société américaine de privilégier sciemment le profit face au bien-être des utilisateurs de ses différents réseaux sociaux. Même si on ne peut pas dire que ce soit réellement une surprise, il est toujours de bon goût de dénoncer ces pratiques et de placer les propriétaires d’Instagram face à leur propre cynisme. Après une petite chute boursière de presque 5% de la valeur de son titre après ces révélations, la firme de Mark Zuckerberg essaie depuis de redorer son blason tant bien que mal en lançant de nouvelles initiatives. Aujourd’hui, c’est le bien-être des célébrités qui est dans le viseur.

En état de célébrités sur la voie publique

Le 13 octobre, Facebook  a en effet annoncé avoir entamé des mesures pour contrer le harcèlement sexuel envers les célébrités. Tous les « contenus sexuellement explicites » ayant pour thème une personne publique seront donc effacés. En cause, toute publication, groupe ou événement dont le thème traite de la sexualisation d’une personne publique. Vous vouliez ouvrir un groupe à la gloire des attributs mammaires de Scarlett Johansson ? Ce n’est dorénavant plus possible, ni sur Facebook, ni sur Instagram.

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La mesure concerne également tout ce qui est partages de dessins, d’images retouchées de célébrités qui pourraient être jugés dégradants pour le sujet. On ne sexualise plus les célébrités sur les réseaux sociaux de Monsieur Zuckerberg, sinon il sanctionne ! Même punition pour les commentaires déplacés qui seront purement et simplement supprimés. Sur le blog officiel de la société, Antigone Davis, responsable mondiale de la sécurité, a expliqué d’où venait ce regain de protection envers les personnalités :

Les personnalités publiques — qu’il s’agisse de politiciens, de journalistes, de célébrités ou de créateurs — utilisent Facebook et Instagram pour interagir directement avec leurs abonnés. (…) Nous avons fait le choix d’apporter ces changements parce que des attaques comme celles-ci peuvent transformer l’image publique d’une célébrité en arme qui se retourne contre elle, ce qui est inutile et souvent sans aucun rapport avec son activité principale.

Certes, mais est-ce vraiment les célébrités abonnés aux services qui méritent le plus d’attention de la part des modérateurs ?

Facebook émissaire ?

Nos amis de chez Facebook ne viennent-ils pas justement avec cette annonce de donner encore plus raison à Frances Haugen qui les accuse de prioriser les profits au bien-être de ses abonnés non-célèbres ? Qui a le plus besoin de protection sur les réseaux sociaux ? Rihanna qui partage un jour sur deux des photos d’elle en nuisette sur Instagram pour faire la promotion de sa ligne de lingerie et qui ne lira jamais un commentaire posté sous sa publication ? Ou plutôt la jeune adolescente qui a le malheur de poster une photo de ses vacances et qui est moquée par des trolls en commentaire parce qu’elle n’a pas un corps de top model ? Les conséquences psychologiques pour les jeunes peuvent être dévastatrices dans ce genre de situation de harcèlement et ce sont probablement eux, les sans-défense-et pourtant majorité silencieuse-qu’il vaudrait mieux protéger plutôt que les personnalités qui sont toutes entourées d’avocats, de responsables des relations publiques et de conseillers en communication. Le harcèlement, qui qu’en soit la victime, doit être évidemment puni, mais certaines ont plus d’outils pour gérer la situation que d’autres plus fragiles.

Mark Z, loin de nous l’idée de t’apprendre ton métier, mais t’as tout faux !

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