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Fin de WhatsApp : la messagerie menacée par son chiffrement ?

La Chambre des Lords, l’une des composantes du Parlement britannique, examine actuellement un projet de loi qui impactera, entre autres, WhatsApp. En cause, ses technologies de chiffrement, perçues comme un obstacle à la sécurité en ligne.

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Le Royaume-Uni veut renforcer sa sécurité en ligne

C’est un texte massif que le Parlement anglais s’apprête à examiner. Quatre années de préparation, cinq ministères différents et près de 300 pages pour ce projet de loi portant sur la sécurité en ligne, nommé Online Safety Bill. Son but est de favoriser l’identification de contenus en ligne illégaux ou potentiellement menaçants, et ce même sur des conversations chiffrées.

Si le texte est voté, il permettra alors à l’OFCOM, régulateur des télécommunications au Royaume-Uni, d’imposer aux acteurs du web des outils de lutte contre le terrorisme ou les contenus illégaux. En cas de non-application des mesures par un réseau social, celui-ci pourrait ainsi être très lourdement sanctionné.

Le chiffrement de WhatsApp gêne

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Le chiffrement des conversations, présent sur certaines applications, devrait ensuite être levé à la demande des services britanniques. Problème majeur pour WhatsApp : la messagerie base sa relation avec l’utilisateur sûr une promesse ferme de sécuriser et chiffrer tous ses échanges.

Pour Will Cathcart, responsable de WhatsApp chez Meta, cette promesse sacrée impose à l’application de ne pas revenir sur son chiffrement. D’autant plus que le Royaume-Uni ne représente que 2% des utilisateurs de WhatsApp. Difficile donc de modifier les habitudes de l’immense majorité de la communauté en faveur d’une très (très) faible part des inscrits.

Quelles conséquences pour WhatsApp ?

Autre blocage, le chiffrement mis en place par WhatsApp est presque impossible à lever pour les équipes de l’application elles-mêmes. Pour se mettre en conformité avec le projet de loi, la messagerie devrait mener un gigantesque chantier de transformation de sa structure. Selon certains experts, cela pourrait même représenter un risque accru de sécurité pour les utilisateurs, en laissant une porte d’entrée potentielle aux hackers.

Du côté de WhatsApp, on se dit prêt à quitter le Royaume-Uni plutôt que de modifier le fonctionnement. Le gouvernement britannique, de son côté, se dit prêt à négocier avec Meta. Pour l’heure cependant, difficile d’imaginer une sortie de crise à ce mexican stand-off.

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