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Réussir ses photos sur smartphone : nos conseils et astuces

Nos téléphones sont devenus «smartphones» en partie grâce à leur capacité photographique. Alors que les «vrais» photographes voient d’un œil condescendant les clichés capturés avec un téléphone, nous ne sommes pas de cet avis à la rédaction d’Android-MT et c’est notre photographe de service qui va vous expliquer les bases, le vocabulaire et vous donner ses meilleures astuces…

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Au début des smartphones, l’appareil photo était un peu un gadget avec une qualité photographique très faible, mais ce temps-là est révolu. Même si les meilleurs photophones ne rivalisent pas encore avec les appareils photo numériques reflex, les fabricants se sont adaptés aux utilisateurs avec des logiciels de traitement capables de prouesses époustouflantes (Pixel 3 XL, Galaxy S9, Huawei P20 Pro et Mate 20 Pro, HTC U12+, etc.)

Si vous avez un de ces bijoux, vous pouvez laisser faire les puissants logiciels de correction ou les programmes prédéfinis, mais rien ne vous empêche de regarder de plus près les réglages manuels. Car même sur un smartphone d’entrée de gamme, il est possible d’améliorer ses clichés en connaissant quelques bases de photographie…et aussi en jonglant avec quelques paramètres. Plus vous prendrez de photos en sortant du mode «automatique», plus vous irez explorer de nouveaux réglages avec des résultats de plus en plus probants. C’est toujours mieux que de jouer à Candy Crush !

photo smartphone
Même les smartphones d’entrée de gamme proposent des réglages manuels. Ici il y a au moins la balance des blancs (WB) et les ISO…

La lumière : la clé du succès

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Commençons par le commencement avec la lumière. L’éclairage est le paramètre le plus important dans la photographie. Il convient donc de prendre cet élément au sérieux, surtout lorsqu’on réalise des clichés à l’intérieur. En effet votre smartphone peut s’adapter automatiquement à certaines variations, mais on peut aussi l’aider. Si votre smartphone est équipé d’une fonction Nuit, cela ne coûte rien d’essayer, mais vous pouvez aussi passer en mode Manuel que les smartphones peuvent aussi appeler mode Pro. Et dans ce mode, il y a quantité de choses à voir !

Commençons par le plus simple : les ISO. Les ISO sont l’équivalent des ASA en argentique (les pellicules à développer du siècle dernier). Il s’agit en fait de faire en sorte que le capteur soit plus sensible à la lumière. Pour une journée ensoleillée en extérieur, on ne dépassera pas le 100 (200 si c’est un peu nuageux, etc.), mais certains smartphones peuvent aller jusqu’à 3200 ISO. Le problème avec cette astuce c’est qu’au-dessus de 800 ISO, c’est rarement bon. On va voir une sorte de bouillie de pixels sur la photo (le bruit numérique) ainsi que des aberrations chromatiques (des changements de couleur dus à la décomposition de la lumière blanche). En plus, les smartphones règlent d’eux-mêmes ce paramètre et ils se trompent rarement.

Alors c’est mort ? Eh bien non ! Il existe encore 2 autres paramètres sur lesquels on peut jouer et qui constituent les bases de la photographie depuis 1839 : l’ouverture et l’obturation. Car si le réglage des ISO est une sorte de «rustine», ces deux notions sont à la base de l’exposition.

Les smartphones ont différentes manières d’interpréter la lumière, faites des essais !


En intérieur, sans lumière 200 ISO n’est pas suffisant pour bien exposer la première photo. Par contre à 3200 ISO, on voit clairement du «bruit» : c’est moche.

L’obturation

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La vitesse d’obturation est une des 2 solutions pour contrôler l’exposition. Il s’agit du clic-clac que l’on entend sur les appareils photo et dont le son est imité sur nos smartphones. Ce bruit correspond à l’ouverture de l’obturateur puis à sa fermeture. Si la lumière est suffisante le temps écoulé entre le clic et le clac (le temps d’exposition) peut être de 1/2000 de seconde ou 1/125 de seconde selon l’exposition que vous souhaitez. Mais quand la lumière manque, il faut un peu plus de temps que ça pour que le capteur ait le temps de s’imprégner de la scène. Solution miracle ? Pas vraiment, car plus le temps d’exposition est long (1/4 de seconde, 1 seconde) et plus vous risquez de bouger. Et avec un smartphone, le trépied ne fait pas partie des priorités, mais cela peut être une bonne idée si vous laissez votre smartphone posé et «calé» dans une position avec le mode retardateur (pour ne pas toucher à l’appareil et éviter les vibrations).

Bien sûr, il faut être motivé pour réussir un cliché de la sorte ! Pour photographier un paysage à la tombée de la nuit (ça ne bouge pas un paysage hein ?) c’est bien, mais pour photographier vos 15 potes à la bougie pendant une coupure d’électricité, c’est plus compliqué, car même avec un smartphone immobile, vos amis auront forcement la bougeotte, même en essayant très fort… Bien sûr certains smartphones très onéreux proposent un stabilisateur optique, mais ça ne fonctionne que pour les mouvements du photographe. Cela n’a aucun effet sur vos 15 potes bourrés.

obturateur photo
Pour figer le mouvement d’un enfant, il faudra diminuer le temps d’obturation. Problème : vous risquez de manquer de lumière !

L’ouverture

L’ouverture c’est l’autre paramètre qui permet de régler la quantité de lumière qui arrive au capteur. Si l’obturation est un peu comme le barrage d’une rivière (avec l’eau représentant la lumière), l’ouverture c’est la largeur de cette même rivière ! C’est le fameux indice «f» que vous voyez parfois sur les caractéristiques techniques des smartphones récents (et chers !). Elle fonctionne «à l’envers» : plus le chiffre sera grand et plus l’ouverture sera petite (f/16 est une ouverture plus petite que f/2).

Seul problème, l’ouverture n’est pas réglable sur les smartphones, car elle est souvent fixe. La seule astuce est alors de jouer avec le paramètre EV (exposure value ou indice de luminance en français) qui va augmenter l’exposition de la photo pour en obtenir un cliché plus lumineux. La plupart du temps il s’agira d’une autre «rustine», car sur la plupart des smartphones, cette augmentation de l’exposition sera artificielle.

ouverture
Certains appareils proposent des réglages très pointus qu’il serait dommage de ne pas exploiter !

La mode est pourtant aux grandes ouvertures du diaphragme et aux smartphones avec un capteur à grande ouverture. Si vous avez deux capteurs (ou plus) au dos de votre appareil, c’est que l’un d’entre eux dispose d’une grande ouverture (f/1,8 ou f/2). Ce dernier ne gère que la profondeur de champ. Car une grande ouverture joue aussi un rôle primordial dans la «profondeur de champ» : la partie de l’image qui sera nette. Avec une faible profondeur de champ, seul le sujet principal sera net alors que le second plan et les autres objets éventuellement plus proches de vous seront flous. En photographie, cet effet est rendu possible en ouvrant le diaphragme, mais sur nos smartphones, il a fallu composer et ajouter un second capteur dédié à cette tâche.

belle photo
En réglant le paramètre EV pour augmenter l’exposition, vous pourriez avoir de bonnes surprises…

L’ouverture : jouer avec l’effet bokeh

effet bokeh
Ici le visage est net et l’arrière-plan est flou. Cela donne un côté plus dynamique à la photo. Merci l’ouverture !
L orsque l’on photographie, la première pensée est de vouloir figer son sujet en s’aidant d’une vitesse d’obturation rapide. Ce type de clichés est intéressant pour les photographies sportives par exemple, mais la rapidité engendre parfois des images statiques et un peu «mortes». Un bokeh créatif peut apporter plus de dynamisme dans une photo. Le changement de vitesse d’obturation peut vraiment changer la donne. Bien sûr il faudra vous entraîner, car maîtriser cet aspect n’est pas facile surtout avec un smartphone. Par contre, ce qui est facile c’est de mettre le mode Portrait si vous en avez un. Sur un sujet fixe c’est réussi à tous les coups avec un beau flou d’arrière-plan…

La balance des blancs

La balance des blancs est une autre donnée importante sur laquelle nous pouvons agir. Il s’agit pour l’appareil de «définir» ce qu’est le blanc. Si vous avez un blanc qui tire sur le jaune, toutes les autres couleurs seront «décalées». En extérieur, il vaut mieux laisser ce paramètre en automatique, mais selon que l’éclairage intérieur soit au néon, naturel ou à l’ampoule à incandescence, cela change la donne pour un appareil qui ne comprend que les 0 et les 1.

Pour régler ce paramètre, il fallait auparavant prendre en photo un objet blanc (une feuille par exemple) avec les conditions de lumière de la pièce et «dire» à l’appareil : «Ça c’est du blanc, coco !». Mais ce n’est plus nécessaire maintenant puisque les appareils ont une sorte de curseur ou de roue qui permet de régler la balance de 2300 à 7500 Kelvin (par exemple) et de regarder le résultat en temps réel. Un plus indéniable pour retranscrire l’ambiance lumineuse d’une soirée.

La balance des blancs est primordiale dans certaines situations…

Voilà nous avons fait le tour. Il existe cependant d’autres astuces à connaître sur les appareils haut de gamme qui permettent de sélectionner le mode de mise au point, le mode macro ou d’expliquer à quoi sert le mode HDR, mais nous y reviendrons dans un autre article très prochainement !

histo photo smartphone
Certains appareils disposent aussi d’un histogramme pour mieux contrôler l’exposition : nous y reviendrons…

Voir la seconde partie du dossier : Photo sur smartphone : décryptage et astuces »

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