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Facebook : le réseau social devenu « dangereux » pour son cofondateur

Chris Hughes, cofondateur de Facebook et ami de Mark Zuckerberg, livre une tribune assassine dans le New York Times . Pour lui, il est temps de démanteler le réseau social.

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La tempête dans laquelle est pris Mark Zuckerberg ne faiblit pas, bien au contraire. Ses opposants se font des plus en plus nombreux, et de plus en plus virulents. Nous vous en parlions hier, l’homme est sur la sellette. Les actionnaires du réseau social doivent décider de sa destitution potentielle lors d’une réunion prévue le 30 mai prochain.

Mais aujourd’hui, l’une de ses voix dissonantes est un ami proche de Zuckerberg, un membre fondateur du réseau social : Chris Hughes. Ex-camarade de chambre à Harvard, l’homme a publié ce jeudi 9 mai dans les colonnes du New York Times une tribune au vitriol : « Il y a quinze ans que j’ai cofondé Facebook à Harvard, et je n’ai pas travaillé pour l’entreprise depuis une dizaine d’années. Mais j’ai un sentiment de haine et de responsabilité », se justifie-t-il.

Le pouvoir sans limite de Zuckerberg

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Dans son argumentaire, Chris Hughes clame haut et fort la culpabilité du PDG dans les récentes dérives de Facebook. « Le gouvernement doit absolument demander des comptes à Mark », affirme-t-il sans ambages. D’après lui, son influence dépasse celle de n’importe quel membre du gouvernement américain. « Le pouvoir de Mark est incroyable, et dépasse de loin celui de n’importe qui au gouvernement ou dans le secteur privé ». Pour Hughes, le véritable problème, c’est l’absence de contre-pouvoir au sein de la direction du réseau social. « Mark est entouré d’une équipe qui le renforce dans ses convictions au lieu de les remettre en question », s’alarme-t-il. L’homme, qui ne travaille plus pour Facebook depuis 2012, reproche à son ami « son obsession pour la croissance » au mépris « de la sécurité et la vie privée des utilisateurs ».

Hughes appelle au démantèlement de Facebook

L’homme d’affaires aujourd’hui membre de l’Economy Security Project voit Facebook comme un danger pour la démocratie, et pour l’économie. Avec des capacités financières sans limite, la compagnie est capable d’étouffer en un instant la moindre concurrence, comme elle a pu le faire avec Vine ou Snapchat. « Il contrôle trois plate-formes de communication de base, Facebook, Instagram et WhatsApp, que des milliards de personnes utilisent chaque jour. Le conseil d’administration de Facebook fonctionne davantage comme un comité consultatif que comme un superviseur, car Mark contrôle environ 60% des actions avec droit de vote ».

Pour lui, « il est temps de briser Facebook ». Il appelle le gouvernement US à promulguer une loi antitrust contre le réseau social, et à scinder et démanteler le groupe en redonnant son indépendance à Instagram et WhatsApp. Ce mesure pourrait stopper net l’emprise grandissante de la firme, qu’il considère comme « un léviathan qui détruit l’esprit d’entreprise », la faute à l’absence de réelle concurrence. Dans la même ordre d’idée, Hughes soumet l’idée d’interdire toute nouvelle acquisition de Facebook. Parmi les autres garde-fous à envisager, le cofondateur appelle à la création d’une agence fédérale de la régulation des GAFA (Google-Apple-Facebook-Amazon), du même type que celle en vigueur pour le secteur de l’aviation.

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Pour rappel, le groupe Facebook compte aujourd’hui pas moins de 2,7 milliards d’utilisateurs à travers le monde, pour un bénéfice de 2,43 milliards de dollars au premier trimestre 2019. Face aux récents scandales d’utilisation abusive et de fuite de données des usagers (Cambrigde Analytica), l’agence fédérale américaine de régulation du commerce (Federal Trade Commission) devrait imposer une amende de 5 milliards de dollars à l’entreprise. Une sanction jugée bien trop « insuffisante » pour Chris Hughes.

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