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Facebook avoue que son « fact-checking » n’a rien de scientifique

Alors que l’on pensait que le fact-checking de Facebook s’appuyait sur des vérités bien établies, la société vient d’avouer qu’il n’était finalement basé que sur des opinions.

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Facebook est un peu le paradis du partage d’opinions et d’articles en tout genre. Sauf que certains répandent de fausses vérités qui finissent par se propager à travers le monde, donnant du poids à des informations inventées de toutes pièces. Donald Trump l’avait bien compris, alors que des campagnes publicitaires furent lancées massivement en son temps pour discréditer son adversaire Hillary Clinton lors des élections américaines de 2016. Cela eut une conséquence directe sur le réseau social qui mit alors en place, en 2017, le fact-checking.

La vérité, rien que la vérité !

Le principe du fact-checking de Facebook est très simple. Un algorithme analyse tout ce qui est partagé sur le réseau social et signalé par des utilisateurs et marque à l’encre rouge les contenus qui lui semblent propager des fake news. Ils sont ensuite envoyés à des vérificateurs indépendants qui les révisent et les évaluent. Si ces derniers jugent qu’ils partagent de fausses informations par rapport à la réalité des faits, leurs portées baissent de 80%, ils n’apparaissent presque plus dans les fils d’actualités et un bandeau est apposé en dessous des contenus pour prévenir que l’information est erronée. Cela n’empêche pas totalement les partages, mais les ralentit très fortement. En France, la société américaine travaille main dans la main avec des partenaires comme l’AFP, 20 Minutes, Le Monde, France Télévisions, France Médias Monde, ou Libération pour examiner les informations litigieuses. Si on peut y voir un cachet de crédibilité, Facebook vient pourtant d’avouer que son système entier était lui aussi très fake !

La vérité, rien que la… enfin vous voyez, c’est plus des opinions finalement

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C’est en effet aux États-Unis que Facebook vient de faire une révélation qui pourrait ébranler tout son principe de fact-checking ! Pourtant, tout est parti d’un procès qui aurait pu passer complétement inaperçu mais que Meta a voulu à tout prix gagner, quitte à se servir d’arguments qui vont les déstabiliser grandement.

John Stossel, journaliste américain chevronné ayant travaillé pour NBC, CBS, ABC et la Fox, a en effet porté plainte pour diffamation après avoir vu une de ses vidéos qualifiée de « partiellement fausse » sur le réseau social. Il y parle des incendies qui avaient ravagé les forêts californiennes en 2020 et y avance l’idée qu’ils n’étaient peut-être pas dus qu’à des causes naturelles comme le réchauffement climatique, mais également à cause de la mauvaise gestion de l’espace par le gouvernement. Après ce pointage du doigt de Facebook, l’Américain a vu sa réputation entachée et c’est pour cela qu’il attaque le réseau social.

https://twitter.com/JohnStossel/status/1470475610443198464

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Pour se justifier lors du procès, les avocats de Meta avancent que « les affirmations de Stossel se focalisent sur les articles de fact-check écrits par Climate Feedback, et non sur les étiquettes attribuées via la plate-forme Facebook. Ces étiquettes en elles-mêmes ne sont ni fausses ni diffamatoires, au contraire, elles constituent des opinions protégées« . Une phrase qui, en elle-même, sent bon la censure gratuite.

Si on lit entre les lignes, cela signifie que les fact-checkers ont le pouvoir de déterminer eux-mêmes la vérité sur laquelle ils basent leurs jugements. Il n’est donc plus question de faits réels mais bien d’opinion, ce qui est loin d’être la même chose. Déjà parce que l’on parle d’une absence totale de neutralité dans le propos et que les vérificateurs peuvent finalement se soustraire à la science et détourner les conclusions s’ils le souhaitent. Les conséquences en termes de visibilité peuvent être terribles pour certaines pages Facebook, en plus de ternir faussement l’image et la crédibilité de ceux qui les tiennent. John Stossel pose d’ailleurs dans sa plainte une question plus que pertinente :

Est-ce que Facebook et ses partenaires diffament un utilisateur qui publie du contenu factuellement exact, lorsqu’ils annoncent publiquement que le contenu n’a pas passé le fact-check et qu’il est partiellement faux, et en attribuant à l’utilisateur une fausse affirmation qu’il n’a jamais faite ? La réponse est oui, bien sûr.

Pour le réseau social de Meta, c’est une révélation qui pourrait motiver de plus en plus de censurés à attaquer la compagnie en justice. Au moins, leurs avocats savent qu’ils auront du travail pour un moment.

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John Stossel n’est pas du tout un complotiste ou un « climato-sceptique » : il explique juste que les feux de forêts aux USA ont peut-être d’autres causes que le seul réchauffement climatique. Il explique : « Facebook est une compagnie privée, elle a le droit de me censurer… Mais elle n’a pas le droit de me diffamer ».

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