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C-18 : C’est quoi ce nouveau projet de loi que Google n’aime pas ?

Au Canada, la loi C-18 affole le monde des médias. Ce projet législatif cherche, entre autres, à mener les GAFAM vers une meilleure rémunération des médias d’information dont les contenus sont partagés sur leurs plateformes. Logiquement, quand il s’agit de partager le trésor, Google se rebiffe.

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Le projet de loi C-18 est un corpus législatif canadien visant, entre autres dispositions, à forcer les plateformes majeures (Google, Meta, etc.) à rémunérer les médias dont les contenus sont partagés. Actuellement en débat au Sénat canadien, le texte a déjà été adopté par le Parlement du pays.

Une loi pour mieux rémunérer les médias

L’idée sur laquelle repose cette future obligation est la suivante : les plateformes comme Google Discover engrangent des revenus publicitaires en partie grâce au partage d’articles de médias de presse. Ces mêmes médias qui ne reçoivent aucune part de ce revenu, alors que leur contenu est le principal levier de trafic de ces géants du Web.

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Le débat autour du projet mène donc à l’opposition de deux points de vue : d’un côté, Google, qui met en avant la visibilité octroyée aux articles via son moteur de recherche. De l’autre, les médias et le gouvernement canadien, qui souhaitent faire circuler l’argent généré par ce partage d’informations.

Google Discover donne accès à des milliers d’articles de presse en fonction de vos centres d’intérêt, mais ne rémunère pas du tout les rédactions…

Google se lance dans les blocages

L’idée de partager ses revenus affole la direction de Google. Alors, pour essayer de faire capoter le projet de loi, le géant a sorti les grands moyens. Pour commencer, un sondage commandé par l’entreprise et dont les modalités n’ont pas été partagées (formulation, échantillon…). Parce que cela n’a pas suffi, voilà qu’Alphabet annonce lancer des tests de blocages de contenus sur le territoire canadien.

Une pratique qui n’est pas sans rappeler celle de Meta. En 2021, face à un projet de loi similaire en Australie, l’entreprise détenant Facebook avait procédé à des blocages massifs d’actualités et de pages de médias nationaux. La situation s’était débloquée en fin d’année, après d’âpres négociations entre la société et le gouvernement australien.

À la fin, c’est Google qui gagne

Bon, on ne veut pas être défaitistes. Cependant, un exemple très parlant prouve que Google finira sans doute par avoir gain de cause face au gouvernement canadien. En 2014, les activités de Google News avaient fermé en Espagne, suite au vote d’une loi imposant les mêmes conditions que le projet C-18. Finalement, en 2019, le gouvernement espagnol amende le texte en laissant le libre choix aux entreprises de presse dans la monétisation de leurs contenus. Une manière de laisser Google exiger ses termes aux médias, qui a dès lors annoncé la réouverture de son service d’actualités.

Si Google ne souhaite pas partager ses revenus, ce n’est néanmoins pas que pour des raisons purement vénales. En annexe de News, la plateforme a lancé News Showcase, un espace proposant aux médias partenaires d’être rémunérés pour chaque visite de contenu. L’outil, déjà présent dans un grand nombre de pays, dont la France, est un projet d’investissement massif pour Google, qui ne peut donc pas se permettre de le voir devenir obsolète.

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