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Bientôt un pass vaccinal mondial ? L’OMS invoque le prétexte sanitaire et avance ses pions

Depuis le début de la crise sanitaire, l’Organisation mondiale de la Santé joue un rôle prépondérant dans les prises de décision collectives. À tort ou à raison, bien souvent, elle sert de repère en termes de gestion sanitaire. Bien qu’elle ait jugé «plausible» une fin de pandémie en Europe, fin janvier dernier, l’organisation n’a cependant pas tiré un trait sur les passeports vaccinaux. D’ailleurs, elle prévoit même d’en uniformiser l’utilisation aux frontières pour tous ses pays membres (soit 194 des pays du monde). Et pour ce faire, elle fait appel à une société allemande : T-Systems.

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«Les pays ne sortiront de la pandémie qu’ensemble»

L’idée est simple : homogénéiser les systèmes de certification vaccinale dans le monde. En France, il s’agit du passe vaccinal, et s’il porte un autre nom ailleurs, le système reste le même. D’ailleurs, l’Union européenne a déjà prévu d’uniformiser tout ça en intégrant le passe vaccinal au passeport numérique européen.

Mais après tout, pourquoi ne pas passer à l’étape d’après directement ?

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Garrett Mehl, chef d’unité au département «Santé numérique et innovation» de l’OMS, a déclaré : «Le COVID-19 touche tout le monde. Les pays ne sortiront donc de la pandémie qu’ensemble. Des certificats de vaccination infalsifiables et vérifiables numériquement instaurent la confiance. L’OMS aide donc les États membres à mettre en place des réseaux de confiance et des technologies de vérification aux niveaux national et régional.»

Évidemment, pour une telle mutualisation, quelques règles s’imposent.

Un code open source sur Github

Où qu’ils aient été implantés, ces systèmes de contrôle numérique ont systématiquement soulevé de nombreuses questions relatives à la sécurité des données personnelles.

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Là, l’Organisation mondiale de la Santé prend les devants et assure mettre l’accent «sur la transparence et la protection des données lors de la construction de la passerelle». Les codes de développement du logiciel sont publics et accessibles sur plateforme Github.

Par ailleurs, l’institution assure que son programme est conforme à la législation européenne en vigueur, notamment vis-à-vis du RGPD. Cela étant, si le programme est étendu à l’échelle mondiale, le droit ne s’appliquera pas de la même façon partout. Relevons par exemple le «Cloud Act» américain, promulgué le 23 mars 2018, qui permet aux forces de l’ordre ou aux agences de renseignement américaines d’obtenir des informations stockées sur leurs serveurs, que ces derniers se trouvent aux États-Unis ou à l’étranger. Eu égard au nombre d’entreprises américaines implantées à l’étranger (Microsoft pour ne citer qu’elle), il y a de quoi douter d’une réelle sécurisation des données. D’autant que les États-Unis ont toujours été la plus importante source financière de l’OMS.

Toujours est-il que l’institution prévoit « un audit de sécurité commun avec des tests de pénétration » pour sécuriser le programme, tout en indiquant que ce dernier «interagira avec d’autres parties du système déjà développées».

Un partenariat avec T’Systems, un terrain connu

Sans surprise, c’est avec la société allemande T’Systems que l’organisme international va travailler pour ce programme. C’est aussi eux qui travaillent sur les certificats numériques européens, ainsi que sur le «European Federation Gateway Service». Bien sûr, ils sont aussi à l’origine de l’application de traçage propre au gouvernement allemand, dotée de nombreuses fonctions supplémentaires, comme la vérification des événements ou le stockage universel des certificats. Un véritable couteau suisse anti-Covid-19, qui n’est pas sans effrayer les récalcitrants au numérique.

Adel Al-Saleh, PDG de T-Systems, s’est félicité de ce contrat, non sans laisser entrevoir un intérêt plus pécunier que sanitaire : «Le Covid-19 a une emprise sur le monde, et c’est la numérisation qui fait tourner ce monde. Les certificats de vaccination numériques comme ceux de l’UE en sont la clé. Nous sommes heureux de pouvoir soutenir l’OMS dans sa lutte contre la pandémie, car la santé est un secteur de croissance stratégique pour T-Systems.»

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