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Applis anti-police ? Waze et Coyote échappent toujours aux contrôles

Pointer la présence de policiers sur les applications communautaires devait être interdit au 1er novembre sous certaines conditions, mais la mise en place du système prend plus de temps que prévu.

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Les applications comme Waze, Coyote et consorts sont nos grandes amies pour nous indiquer quelle est le meilleur itinéraire à prendre pour aller d’un point A à un point B. Petit à petit, elles se sont renforcées de nombreuses fonctionnalités coopératives puisque les utilisateurs peuvent y signaler les bouchons, la présence d’objets ou d’animaux sur la route et même les contrôles de police. Ce dernier point, comme on peut s’en douter, ne plaît justement pas trop à la maréchaussée. Une loi fut donc votée en 2019 pour en empêcher cette signalisation intempestive. En avril 2021, un décret publié au Journal officiel indiquait tout simplement que la chose serait interdite dès le 1er novembre de la même année. Nous sommes le 10 et rien n’est en place.

Pas pour les « vrais méchants »

Précisons que les contrôles de vitesse ne sont pas concernés par ce dispositif. Le but est d’empêcher les automobilistes d’être prévenus de la présence de la police dans le cas d’un contrôle d’alcoolémie, de stupéfiants ou d’autres cas plus grave comme un barrage permettant d’arrêter un kidnappeur ou un terroriste. Sans particulièrement porter la police dans son cœur, il faut reconnaître que si Waze ou Coyote permettent de savoir où se trouve la police dans n’importe quelle circonstance, cela facilité la tâche des « vrais méchants ». Avec ce système, vous pourrez toujours rouler à 86 km/h sur une route limitée à 80 sans avoir peur de vous délester d’un point et de 45 € d’amende.

La menace invisible

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Pourtant, tout était plutôt bien parti et avec même un peu d’humour puisque le nom choisi pour le dispositif était le système Harry Potter, en rapport avec la cape d’invisibilité du célèbre petit sorcier britannique. Il devait permettre aux forces de l’ordre de ne pas apparaître sur les applications sus-citées, leur signalement devenant impossible durant les contrôles routiers en cours (pendant 2 heures dans un rayon de 10 km). Une idée louable pour les rendre plus efficaces, sauf que rien n’est prêt ! Interrogé sur le sujet, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ne peut cacher sa gêne :

Juridiquement, ce texte est applicable dès ce lundi, même si la partie technique n’est pas encore prête.

Il semblerait que le dispositif ne soit même pas dans les priorités du gouvernement, si on en croit l’entourage de Marie Gautier-Melleray, la ministre déléguée à la Sécurité routière, interrogé par nos confrères du Parisien :

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Ce système d’information est en cours d’élaboration, mais il y a beaucoup de chantiers informatiques en cours au ministère de l’Intérieur, et celui-ci n’est pas forcément prioritaire.

Il y a donc de gros embouteillages sur la route, et il semble qu’ils ne soient pas prêts à se résorber.

Retard appliqué

Du côté des applications, on retrouve une certaine incrédulité face à cette deadline du 1er novembre qui ressemble presque, avec le recul et au vue de la situation, à un canular tellement le lancement du dispositif semble remis aux calendes grecques. Le PDG de Coyote, Fabien Perlot, éclaircit la réalité :

Pour l’instant, tout est au point mort. Les opérateurs sont prêts, c’est du côté du ministère que ça coince, on n’a toujours pas reçu leur cahier des charges.

Les dirigeants de Waze et Coyote devaient même avoir une réunion avec les officiels du ministère en septembre dernier, mais elle a été tout bonnement annulée sans raison évidente. La nouvelle date communiquée depuis ? Aucune ! Autant dire que le dispositif est au point mort pour de très longs mois, voire années. Pendant ce temps, les policiers continueront à être signalés sur les applications et potentiellement passer à côté de criminels en puissance :

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