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Application Agora : innovation démocratique ou fumisterie ?

La semaine dernière, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, lançait Agora, une application de démocratie directe. Son but annoncé : recréer du lien entre les citoyens et le gouvernement en créant des échanges autour de projets de société.

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Après le Grand Débat et les cahiers de doléances dans les mairies, voici donc une application visant à recréer du lien et de l’échange, directement entre les citoyens et le gouvernement.

Comment fonctionne Agora ?

Lancée la semaine dernière par Olivier Véran, qui, en plus d’être porte-parole, est aussi ministre chargé du renouveau démocratique, Agora suit deux axes de fonctionnement. Tout d’abord, les consultations numériques. Chaque mois, les utilisateurs se verront soumettre des questions sur une thématique fixée par le gouvernement. À l’issue de la période de consultation, le membre du gouvernement concerné viendra conclure l’exercice par un retour en direct et en live sur l’application.

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Deuxième fonctionnalité majeure, les questions citoyennes. L’utilisateur peut ainsi soumettre une question libre sur l’application mais aussi voter pour la question la plus pertinente à ses yeux. Chaque mercredi, à l’issue du Conseil des Ministres, le porte-parole du gouvernement répondra à la question la plus populaire de la semaine.

Agora : la vraie fausse innovation

Si le gouvernement promeut Agora comme une innovation disruptive de la vie politique et démocratique du pays, dans les faits, il n’en est rien. En effet, l’application d’Olivier Véran ne fait que reprendre les grandes lignes d’un concept éculé qui, jusqu’à maintenant, n’a pas réussi à trouver son public à l’échelle nationale.

Agora
Une innovation qui va changer la vie politique française à coup sûr – Source : Service d’information du Gouvernement

Depuis une dizaine d’années, les applications de démocratie directe pullulent en effet sur le web, destinées à la liaison entre les élus locaux et leurs administrés. On peut ainsi citer Citizens, Agora (éponyme) ou encore Vooter. Leur point commun : un ciblage territorial voire même local. Et à une échelle restreinte, cela fonctionne plutôt bien, notamment en impliquant l’utilisateur. Par exemple, la commune de Bougival se repose sur l’application Vooter pour composer un budget annuel participatif, auquel participent 10% des administrés de la commune.

C’est là toute la limite d’Agora version gouvernementale. Loin d’être un outil de démocratie directe, l’application prend plus la forme d’un support de communication politique. Si les utilisateurs sont incités à participer voire à interagir avec les différents ministères, aucune capacité décisionnelle ou participative n’est donnée à l’utilisateur. Les seules interactions proposées se cantonnent donc à voter pour la question de la semaine et à donner un avis consultatif.

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2 réflexions au sujet de “Application Agora : innovation démocratique ou fumisterie ?”

  1. Tout à fait d’accord !
    L’appli n’a aucune valeur juridique impérative pour le gouvernement. C’est bien dit dans l’article.
    Comme la cour des comptes qui n’émet que des avis sur les pires dérives de l’Elysée ou autre. C’est de la poudre aux yeux, un faux-semblant de démocratie.
    Avec en plus un début de contrôle numérique…

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