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WhatsApp, Snapchat et Tinder : l’essor de la prostitution

Un rapport paru ce mardi dénonce le détournement des nouvelles technologies au profit d’une prostitution 2.0.

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« Tinder est aujourd’hui l’outil le plus utilisé en Israël pour la recherche de personnes prostituées ». Voilà l’une des phrases chocs que l’on peut lire dans le récent rapport publié par la Fondation Scelles. Cette étude appelée « Système prostitutionnel : nouveau défis, nouvelles réponses » dénonce le détournement massif des technologies modernes, au profit d’une prostitution « new gen ».

« La prostitution et l’exploitation sexuelle sur Internet apparaissent comme un fléau en pleine expansion », constate la Fondation Scelles.

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D’après nos confrères du journal La Voix du Nord et la Fondation Scelles, WhatsApp, Tinder, Instagram, Snapchat ou encore AirBnb ont tous été « détournées de leur destination à des fins de prostitution ».

Un fléau international

Comme vous avez pu le lire en début d’article, Tinder est l’un des sites les plus utilisés en Israël pour rentrer en contact avec des prostitués. Dans le cadre de cette étude, la Fondation Scelles a passé au crible plus de 35 pays. En France, on parle plutôt de « proxénétisme des cités » : les jeunes filles sont repérées sur Snapchat ou Instagram, puis sont « enrôlées » de force et contraintes à des rapports sexuels dans des appartements loués sur AirBnb, qui deviennent l’espace de quelques heures des « bordels éphémères ».

D’après Yves Charpenel, premier avocat général de la Cour de cassation et président de la Fondation Scelles, « tous les pays sont touchés, quelle que soit la législation, restrictive en Chine, ou permissive en Allemagne ».

Le numérique, nouvel « El Dorado » de la prostitution

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La prostitution dite classique, de rue, disparaît de plus en plus au profit de cette prostitution 2.0, qui selon le rapport représente aujourd’hui les 2/3 de cette activité illégale en France. Selon Yves Charpenel, l’opacité, le secret, l’obscurité que peut fournir Internet est un terreau idéal pour la prostitution.

Capture VivaStreet
Le site VivaStreet a fermé sa rubrique « Rencontres » à la suite d’une enquête pour « proxénétisme aggravé ».

« Le numérique facilite la dissimulation, l’anonymat et la discrétion qui permettent de développeur des activités illicites […] Depuis un même ordinateur, un réseau criminel peut repérer ses futurs produits (prostituées, ndlr), faire venir les clients, puis blanchir l’argent », résume-t-il.

Le problème est ce que cette prostitution est insidieuse. Elle n’est pas clairement caractérisée, et se glisse à travers des annonces aux contenus ambigus, comme des « massages », des « moments d’évasion », des « échappatoires » ou carrément « douche comprise ». Il est très compliqué pour les autorités de démêler le vrai du faux, sans enquête approfondie. Pour Yves Charpenel, il est impératif de mettre en place « une véritable gouvernance de l’internet ».

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