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Attentat de Nice : quel avenir pour l’application SAIP ?

L’attentat de Nice a mis en lumière l’inefficacité de l’application SAIP, censée alerter la population en cas de risque majeur. Devant une telle défaillance, des alternatives méritent d’être envisagées.

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Suite aux attentats de janvier et de novembre 2015, le gouvernement a développé une application mobile baptisée SAIP pour Service d’Alerte et d’Information des Populations. Lors de son lancement, peu de temps avant l’Euro 2016, le site du Ministère de l’Intérieur a d’ailleurs publié un article pour présenter l’application. Dans celui-ci, il est précisé que l’application SAIP, permet « d’être alerté, via notification sur son smartphone, en cas de suspicion d’attentat ou d’événement exceptionnel (accident de sécurité civile) susceptible de résulter d’un attentat ».

Le problème ? C’est justement cette notification d’alerte, normalement envoyée dans les 15 minutes suivant un événement, qui a complètement capoté lors des événements de Nice. Les utilisateurs de l’application ont reçu l’alerte à 1h34 du matin alors que les faits sont intervenus peu avant 23 heures, beaucoup trop tard donc. Le manque de réactivité serait lié à une défaillance technique du serveur de Deveryware, la société qui développe et héberge l’application. Pourquoi a t-il fallu attendre une situation concrète d’attentat pour se rendre compte d’un tel dysfonctionnement ?

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Les responsables de la société Deveryware ont été convoqué au Ministère de l’Intérieur le lendemain de l’attentat de Nice afin de répondre aux interrogations sur l’inefficience de leur application. Suite à cette entretien, ils se sont engagés à déployer d’ici lundi 18 juillet, des correctifs pour permettre le bon fonctionnement de l’application mais n’est-il pas trop tard ?

L’application SAIP est-elle utile ?

Suite à sa défaillance, la question de la pertinence de SAIP mérite d’être posée. Même si les problèmes techniques sont réglés, celle-ci présente l’inconvénient d’utiliser les réseaux de données 3G et 4G pour fonctionner. Ainsi, si le réseau est saturé comme c’est souvent le cas lors d’un attentat ou de n’importe quel événement qui engendre une forte sollicitation des réseaux, l’application serait tout simplement incapable de prévenir ses utilisateurs.

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De plus, l’application n’est utilisable que par les possesseurs d’un appareil Android ou iOS. N’est-il pas plus simple d’utiliser la classique mais néanmoins efficace solution du SMS ? Mieux encore, la diffusion cellulaire. Celle-ci envoie une alerte à tous les propriétaires d’un téléphone (smartphone ou non) présent dans une zone définie. Cette solution présente l’avantage de ne pas être intrusive (inutile de connaître le numéro de téléphone du destinataire et aucune application à télécharger). La diffusion cellulaire informe directement toutes les personnes présentes dans la zone de couverture d’une antenne-relais.

Quid des réseaux sociaux ? Facebook a mis près de 2 heures avant d’activer sa fonctionnalité Safety Check. Un timing un peu long qui s’explique par la procédure suivie par le réseau social avant activation.

Ces dispositifs vont dans le bon sens et devraient à terme permettre de diffuser rapidement et au plus grand nombre les informations importantes. A l’heure actuelle, ce sont surtout leurs défauts qui sautent aux yeux.

Source : Libération

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